très proches du régime parlementaire classique,
leur chef d’État élu au suffrage universel n’ayant guère plus d’autorité
qu’un chef d’État républicain désigné par les assemblées.
Finalement, seul le système français établi en 1962 diffère profondément
du parlementarisme classique et mérite le nom de régime semiprésidentiel
qui lui fut attribué par Hubert Beuve-Méry1
. Il n’est cependant
qu’une déviation d’un autre système mixte décrit dans Le Monde
qui avait proposé de faire élire par les citoyens le chef du gouvernement
et non le chef de l’État. Une fois le Général entré à l’Élysée, il était la
seule chance de réaliser une réforme de ce type. Mais elle devait lui être
adaptée. De 1958 à 1962, il dirigea la France comme s’il avait été porté
au pouvoir par le suffrage universel, au lieu d’être élu par les députés,
les sénateurs et des notables municipaux issus en majorité des petites
communes rurales. Lui disparu, ce système aurait permis de revenir au
parlementarisme d’autrefois. Seule l’élection du chef de l’État par le vote
populaire pouvait « institutionnaliser de Gaulle ». Il l’a été : tous ses
successeurs à l’Élysée ont suivi son exemple, y compris son farouche
adversaire François Mitterrand, jusqu’ici le plus gaullien des cinq pré-
sidents élus par le peuple.